Louvigné-du-Désert, mai 2020. La notion de gaspillage de matières grises s’est révélée à nos yeux lors d’une visite de la carrière Rault-Granit dans le cadre de notre projet de logements GL11.
Sur les chemins de l’extraction, nous constatons alors que les volumes de granit extraits de la carrière et non utilisés sont largement supérieurs à ceux qui, dits « nobles », sont employés. Hors des standards de l’Industrie des Travaux Publics pour cause de «défaut naturel», «tâche» ou «forme inadaptée au façonnage mécanique », ils représentent 85% de la matière soustraite à la terre. Progressivement, nous prenons conscience que les reliefs qui nous entourent, couverts de verdure, sont issus de l’amoncèlement de déchets de granit.
Désireux·ses de réemployer ces pertes de matière abondantes, nous avons avec Anna Saint-Pierre identifié et qualifié les différents déchets de la carrière. Cette démarche s’inscrit dans une volonté commune de valoriser les rebuts de productions industrielles régionales à travers la fabrication de nouveaux principes constructifs.
Exploration granitique et architecturale en cours...
Le bâtiment à réhabiliter se trouve au cœur d’une zone résidentielle des années 50 de la ville de Versailles. Il est composé de trois planchers habillés en façade par 6 imposantes stèles de brique qui, de par leur verticalité et leur contraste de matérialité, viennent alléger l’aspect massif et cubique de l’édifice.
Afin de répondre au diagnostic du bâtiment et aux enjeux du projet, 4 interventions architecturales sont créées. Quatre grands puits de lumière qui viennent perforer les planchers et éblouir de matière l’ensemble des niveaux. En rupture avec l’existant, leur géométrie circulaire de mouvement vient séquencer les différentes expériences de vie tout en y fluidifiant les transitions.
Travaillées à l’aide de co-produits de briqueterie francilienne, elles se veulent comme le prolongement matériel de l’existant, comme un clin d’œil contemporain et responsable au déjà-là.
Le terrain est localisé à l’extrémité ouest du paysage vallonné de la forêt de Fontainebleau, dans le secteur naturel des 25 bosses. Avec ses remarquables chaos de bloc de grès et son dénivelé, il est notamment très prisé des randonneurs ou des amateurs d’escalade. Contrairement à certaines parcelles voisines où d’imposantes pierres viennent rappeler la proximité du paysage rocheux, le terrain en est ici dépeuplé. Une absence qui est devenue un des points de départ de notre réflexion: l’idée d’une architecture qui devient, à travers sa composition, le reflet de cette invisible mitoyenneté paysagère.
La maison est donc composée d’un volume habitable boisé pris entre deux bandeaux de pierre. Une stratification matérielle renforcée et allégée par un débord des dalles supérieures et inférieures. La façade est habillée de lames de bois du site thermo-chauffées. Sous la forme de trois blocs boisés qui contrastent avec la minéralité du sol, elle se prolonge à l’intérieur du projet passif afin de séparer et organiser les espaces de jour et de nuit.
L’identification de l’espace par la géométrie et la matière.
C’est ce que nous avons expérimenté au sein de la rénovation du bâtiment classé du siège de la Région Centre-Val de Loire. Avec comme élément majeur la salle des assemblées, outil politique et institutionnel, il était pour nous évident de prolonger sa géométrie circulaire dans l’ensemble de nos interventions architecturales périphériques. Ronds, demi-cercles et courbes viennent alors contraster la volumétrie cubique de l’existant et ainsi permettre aux nouveaux espaces annexes (bar, salle de conférence, salle de presse, bureaux, sanitaires) d’être plus facilement identifiables depuis le hall. En complément de ce paramètre rationnel, nous avons souhaité ajouter une narration matérielle de l’espace.
De fait, et afin de s’inscrire dans la continuité minérale de la fresque classée de Maurice Calka, plusieurs masses sculptées en pierre massive viendront décorer et animer les abords de l’hémicycle. En menant ce travail en collaboration avec la carrière de Souppes, c’est tout un savoir-faire historique local que nous souhaitons mettre en avant.
Un jeu de matière et de forme que nous déclinons également dans la conception du mobilier et la scénographie du lieu.
Révéler le caractère authentique d’un patrimoine grâce à une silencieuse géométrie de contraste. La transformation de cette ancienne école, autrefois chapelle, est donc animée par une série de formes triangulaires venant séquencer les espaces des futurs logements. Des interventions architecturales affirmées en réponse au caractère religieux des voûtes, arcs et modénatures de l’existant.
En réutilisant des déchets de carrières de granit Bretonne dans un projet Orléanais, nous voulons sensibiliser sur la notion de distance quand on parle de ressources locales. De fait, nous nous interrogeons sur la mesure de la proximité quand on sait qu’une majeure partie des commandes françaises du bâtiment favorise un granit étranger qui traverse les océans alors que des rebuts au potentiel d’usage concret s’entassent dans nos carrières.
Situé à 7km au nord de Rukomo, sur les hauteurs d’un plateau, notre sanctuaire se veut comme la finalité d’un pèlerinage paysagé contemplatif.
Avec une emprise rectangulaire mais sans réelle limite, le sanctuaire traverse et rassemble trois identités fortes et symboliques du paysage rwandais: la plaine, la forêt, la vallée. C’est donc au travers du divin de chacune de ces identités paysagères que nous sommes venus définir les espaces du refuge. Une sculpture de l’expression sensorielle et surnaturelle de la nature.
Du décor plat et lumineux de la plaine où se situe la chapelle de la lisière, entrée du sanctuaire ; jusqu’à la cime des arbres où flotte la chapelle de l’horizon, le paysage architectural du projet est décomposé d’une série de chapelles rayonnantes et isolées. Chacune d’entre elles tire au maximum les qualités sensorielles et spirituelles de son site afin de proposer au promeneur une succession d’expériences uniques. Elles mettent progressivement en condition le pèlerin avant l’accès à la dernière chapelle, aboutissement du pèlerinage.
Toutes vêtues de terre, elles sont le prolongement matériel direct du site et du patrimoine local. D’une sobriété éclatante, les différentes interventions architecturales deviennent des signaux et des points de repère dans le paysage. Elles appellent le lointain à une ascension entre réalité et divinité. Une expérience intemporelle d’évasion comme message de vie, de paix et d’avenir.
Situé à 2km au sud d’Orléans, VD232 s’inscrit dans le contexte paysagé des bords de Loire. A la commande du projet, nous avons tout de suite eu l’intention d’une architecture qui finisse par miroiter la proximité du décors de l’affluent. Le fleuve n’étant pas visible depuis le site, la volonté de rappeler sa matérialité est pour nous d’autant plus forte.
L’extension prend donc la forme d’un volume horizontale qui vient entourer l’existant tout apaisant sa géométrie. La nouvelle façade principale est composée d’un bandeau sablée pris entre deux dalles blanches, haute et basse. Un biais dynamise sa perspective en nous invitant à entrer.
L’intégralité de la maison est réhabilitée autour d’un patio central et d’une toiture terrasse minérale. Des espaces paysagers aux allures de dunes amènent une ambiance supplémentaire au lieu.
Avec pour objectif de réhabiliter et d’agrandir un pavillon bordant la côte d’Emeraude, la matérialité granitique s’est de nouveau imposée comme une logique.
Lors de notre analyse de site, nous avons une nouvelle fois constaté qu’une carrière locale générait plus de 85% de perte à son extraction et sa transformation. De plus, les principales commandes de cette carrière étant pour les travaux publics, nous avons donc décidés que l’artisanat et l’outillage spécifique à cette chaine de production seraient le point de départ de notre conception architecturale.
Au sein du projet, la standardisation des bornes cylindriques pour voirie se superpose donc pour devenir des colonnes, les bordures de trottoir sont transformées en linteaux structurels, et le concassé devient du paillage pour la toiture et les emmarchements extérieurs. Des interventions architecturales de rupture qui viennent comme entourer, soutenir et magnifier le pittoresque du bâtiment existant. Avec sa colonnade périphérique et ses nombreux patios, cette masse aux couleurs locales vient rythmer en lumière et en matière l’ensemble des espaces de vie.
GM08, c’est comment redonner, à travers une démarche architecturale contemporaine de réemploi, de la noblesse à un artisanat devenu invisible dans notre paysage urbain.
Le projet GL11 s’inscrit dans un bâtiment qui était initialement dédié à l’hôtellerie. A travers sa réhabilitation, il a donc été totalement été repensé afin de pouvoir répondre aux besoins du nouveau programme. De l’extérieur, on aperçoit un volume plat et contemporain qui vient entourer la complexité du gabarit existant. Un geste épuré qui relie ainsi l’existant de son extension, tout en donnant une nouvelle dimension à l’entrée du lieu.
Notre parcelle étant située à l’entrée de Locmariaquer, ville forte de son port mais surtout de ses sites mégalithiques, l’agence a souhaité développer son architecture autour de ce patrimoine granitique.
Ayant constaté que l’extraction et la transformation d’une carrière locale génère 85% de perte, nous avons décidé de réutiliser cette source abondante de granit au sein du projet: en réutilisant la poussière issu du bouchardage de la pierre en enduit de façade, en transformant les grosses chutes en revêtement de sol façon opus incertum, et en utilisant les concassés pour garnir les toitures terrasses et les espaces extérieurs (rappel des alignements de galets du site néolithique voisin).
La villa VD09 s’inscrit dans un contexte paysagé extrêmement fort. Au nord, elle fait face au sublime panorama du golfe du Morbihan tandis qu’au sud on retrouve le site mégalithique de Locmariaquer.
C’est donc une nouvelle fois autour de ce patrimoine architectural que l’agence a souhaité développer sa réflexion. Mais à la différence de notre hôtel HD11 où le travail était axé sur une recherche matérielle, nous voulions ici que le client vive la maison comme on traverse un dolmen. De manière contemporaine, dix orthostates (piliers) viennent donc soutenir un tablier supérieur. A l’intérieure du projet les espaces de vies sont articulés autour d’un couloir central qui, à l’image de son inspiration préhistorique, offre une expérience spatiale séquencée entre ombres et lumières, masse et vide.
L’utilisation d’un béton ocre vient rappeler la teinte des menhirs pendant que le rythme du bardage bois remémore au promeneur les ganivelles du chemin des douaniers.
C’est dans un immeuble classé du centre historique d’Orléans que le groupe EALIS a choisi d’installer son siège social. Pour ce projet, nous sommes partis de l’identité graphique noire de cette entreprise et de son cahier des charges afin de pouvoir imaginer et concevoir la réhabilitation de leurs futurs bureaux.
Depuis l’entrée par la grande porte cochère jusque dans chacun des niveaux de bureau, les salariés et les clients se retrouvent guidés par une circulation aux multiples reflets noirs. Un jeu ponctuel de panneaux et de claustras métalliques qui vient dynamiser les différentes interventions sur le bâtiment existant. Une recherche de contraste entre ancien et contemporain qui s’exprime pleinement à travers la façade de la cafétéria construite en fond de jardin.
Prolongement esthétique de l’intérieur du siège, elle matérialise un désir contemporain d’ornementation et de mise en valeur du patrimoine.
Spécialisée dans l’exploitation forestière et la scierie, la société est historiquement située au cœur de la forêt d’Orléans. La demande du client est d’étendre et de réhabiliter les locaux de son siège social.
La proximité de la matière première et de son usinage s’est naturellement imposée comme le point de départ de notre réflexion et de la conception architecturale du projet. Le bâtiment existant s’organisant sous la forme d’un U autour d’un patio végétalisé, l’extension vient donc aligner et refermer en partie le volume initial. Un couloir de verre traverse ensuite le patio pour faciliter les déplacements transitoires. A l’extérieur, un jeu de claires-voies thermo-chauffées vient animer la nouvelle façade écran et ainsi apporter une continuité entre l’extension et l’existant. A l’intérieur, des volumes sobres mettent en valeur la beauté naturelle des produits bois utilisés.
Une démarche matérielle fidèle aux racines de l’entreprise.